Laurence, créatrice du blog « Petits repas entre amis (et en famille) » sévit sur la toile depuis Janvier 2011. 345 articles, 1000 fans, et surtout des centaines de bonnes idées, la blogueuse nous entraîne à chaque publication dans son univers culinaire dont la délicatesse est soulignée par ses photographies toujours raffinées.

Mordue de cuisine biologique, marinée dans la culture californienne d’où elle revient à peine, cette nantaise d’origine a accepté de répondre à nos questions à l’occasion de son millième fan sur sa page Facebook.

N&C : « Bonjour Laurence ! Pour débuter, j’aimerais que tu nous parles de trois choses : peux-tu nous dire quelle recette tu as préféré réaliser, celle qui t’a donné le plus de fil à retordre et celle tu réalises le plus souvent ?

Laurence : Bonjour et merci. Cette introduction en jette ! J’ignore si je sévis mais une chose est certaine je me plais de plus en plus dans ma petite cuisine !

Cette « multi-première » question me parait d’emblée à la fois simple et compliquée car je ne vais pouvoir y répondre sans user du langage normand.

Je n’ai pas de recette favorite et aucune ne m’éclate plus que l’autre ( je m’amuse toujours derrière mes fourneaux ) à réaliser bien que je puisse préciser à ce sujet que je suis nettement plus à l’aise à préparer un plat qu’un dessert. Je n’aime pas la pâtisserie à vrai dire ! La précision qu’elle engendre et l’aciduité en cuisine durant sa réalisation me bloquent littéralement. Et pour être honnête, je deviens davantage  » bec salé  » avec les années et délaisse facilement les desserts en fin de repas. Peut-être cela est aussi dû à mon expatriation aux USA, les desserts servis étant trop souvent aux antipodes de mes saveurs de prédilection et le rayon dessert des supermarchés quasi inexistant.

La recette qui m’a donné le plus de fil à retordre est indubitablement la réalisation de macarons. Je ne les aime pas mais ce n’est pas le cas de mon petit bonhomme pour qui il est inconcevable de choisir un autre dessert … lorsqu’il en a l’opportunité ! De fait, j’ai voulu à quelques reprises me soumettre à l’exercice et après quelques tentatives décevantes au niveau esthétique, je suis parvenue à Noël dernier à obtenir des macarons, disons « présentables ». J’avoue aussi ne pas être « équipée » non plus pour cela et la tâche n’en fut que plus ardue ! Mais j’envisage bien de m’y remettre prochainement et surprendre mes hommes par de nouvelles saveurs notamment. Mais aussi de me procurer le matériel adéquat pour mettre toutes les chances de mon côté !

Je ne réalise jamais 2 fois une recette. Que ce soit pour les repas familiaux quotidiens ou lorsque je reçois, ce qui est, de par ma situation (expatriation), trop rare à mon goût. Je renouvelle des bases de pâtes à gâteaux (muffins, notamment, clin d’oeil aux personnes qui me suivent régulièrement) qui se sont avérées être de bons appareils, des pâtes à pains, à tartes, sucrées ou salées mais ne refais jamais à l’identique une recette. Plusieurs assiettes de cari sont d’ailleurs proposées sur mon blog sans que la recette ne soit semblable. Idem pour les muffins d’ailleurs !

N&C : Tu as créé ton blog il y a un an et demi maintenant. Peut-on en connaître la genèse ainsi que celle de ta passion pour la cuisine ?

Laurence :  J’ai toujours aimé cuisiner. Ma grand-mère était très bonne bonne cuisinière en l’occurrence mais je n’ai pas pris le temps, en temps et en heure, de lui demander son livre de recettes ni ses petites astuces derrière les fourneaux. Je crois que cette passion a sauté une génération avant d’arriver jusqu’à moi, ma Maman ne prenant aucun plaisir à préparer de jolis plats ! Peu importe, elle les apprécie et les déguste bien volontiers. Il faut bien cuisiner pour quelqu’un et lorsque le partage se fait en famille il est d’autant plus agréable et gratifiant de s’appliquer … et s’amuser dans sa cuisine ! Davantage encore lorsque l’on s’émerveille de vos petits plats.

Pour en revenir à la genèse de Petits repas entre amis, et en famille, je peux dire avec certitude qu’elle a murie et s’est faite aux Etats-Unis et ce, du fait de l’abondance et de l’accessibilité des produits, bio notamment. Je m’aperçois aujourd’hui, en rentrant en France, que je n’aurais pu proposer, sur mon blog, les recettes que j’ai réalisé avec tant de facilité ( je parle de l’accès aux ingrédients divers et parfois, je le constate, assez rares, voir absents, des enseignes et étals français ) ces dernières années.

Le constat de mon statut de « Maman au foyer » et, a fortiori,  dans un pays qui n’était pas le mien m’a également  » contraint  » à devoir occuper naturellement et positivement mon temps durant les longues périodes de siestes de mon bébé de quelques mois et m’a fait me poser l’inévitable question de « que faire, à la maison, et qui m’intéresse ? ». La réponse est venue d’elle-même. Et puis, qu’il est simplement bon de manger sain et varié dans un pays qui a la réputation que l’on connait ! Un état jouissif mais que la Californie compense car elle est bien la reine en matière de « veganisme », de « gluten free« , de « organic », etc et rien que pour ça, elle me manque déjà beaucoup.

N&C : D’où te vient cette culture de l’alimentation biologique ? Cela fait-il longtemps que tu réalises tes plats avec ces ingrédients sélectionnés ?

Laurence :  La réponse vient d’être amorcée. Le bio car lorsque l’on est jeune Maman, on veut naturellement ce qui est bon, voire le meilleur, pour son enfant. Il est aisé de comprendre qu’un tel comportement se propage à toute la famille très rapidement et ce, pour les raisons évoquées plus haut. Le bio n’est pas plus cher, ou très peu, que le non bio aux Etats-Unis. La quantité de produits et ingrédients absolument incroyable au regard des rayonnages français m’a convaincu très vite et pour cause. Manger sain, plus sain en tous les cas, à un coût tout à fait raisonnable et en variant chaque jour son alimentation fut une réelle chance pour ma famille et moi et je l’apprécie, à titre personnel, à sa plus juste valeur. La France a des leçons à prendre en la matière. Attention, mes dires sont à prendre avec précaution afin de ne pas faire d’amalgames et de contre-sens tout à fait inopportuns. Je parle de la Californie à elle-seule et de la région que j’occupais et en aucun cas des USA dans leur intégralité.

N&C : Tu reviens à peine des Etats-Unis et plus particulièrement de Californie. À quel niveau cela t’a t-il influencé à titre personnel, et, en particulier, culinaire ?

Laurence :  Mon expatriation m’a permis de « m’ouvrir » et m’intéresser à des ingrédients et produits auxquels je ne prêtais et je pense n’aurais prêté attention sans cette opportunité. Les tentations sont énormes chaque jour car le panel en matière de fruits et légumes notamment et ce à toutes saisons est indécent en comparaison de la France notamment. Ils sont beaux et savoureux et j’avoue bien volontiers que les fraises bio californiennes me manquent. 6 semaines que je n’ai pas croqué dans une ! J’avais acheté une barquette de gariguettes, bio qui plus est l’année dernière sur un marché français, et je l’ai tellement trouvé fade que je crains la déception une nouvelle fois cette année et recule la prochaine date d’achat ! Mais je voudrais tellement les intégrer à une recette que je vais je crois très vite renouveler l’expérience. Et cette année, elles sont peut-être bonnes après tout !

Je parle de fruits et légumes mais j’ai également découvert des tas de céréales et autres graines, les laits végétaux aussi, mais pas seulement de soja, d’amande, de graines de lin, de chanvre, de noisette, de riz complet,etc. Aujourd’hui, je ne peux plus boire de lait de vache et la diversité en matière de lait me fait véritablement défaut en France, d’autant que j’observe qu’ici il s’agit de boisson de lait de soja, d’amande, de noisette ou de riz auxquelles on a ainsi ajouté du sel marin et/ou du sucre de canne, etc. Ce n’est plus du lait tel que je l’ai connu et que j’ai tant apprécié. Je crois qu’il va falloir que je me mette à fabriquer mes laits dorénavant. L’idée me plait !

Bien que je puisse paraitre très critique envers l’un ou l’autre des 2 continents, il va s’en dire que la cuisine française est bien la meilleure (avec la thaïe peut-être! Et la japonaise !!). Les restaurants regorgent de menus plus alléchants et innovants les uns que les autres et beaucoup de produits, notamment de la mer, manque énormément à l’expatrié lambda. Surtout lorsqu’il en est fan comme je le suis ! Ah … les huitres … ! Un vrai bonheur pour une fille de la Côte !

N&C : Ta prochaine étape est la Russie. Penses-tu que l’acclimatation (météorologique autant que gastronomique) sera aisée ?

Laurence :  Je suis du genre à me sentir bien là où sont ceux que j’aime. Ce sera le cas et le climat, qu’il soit aussi rude que ce que je peux me l’imaginer, me plait déjà. Nous aimons le froid dans ma petite famille et pour avoir parcouru quelques semaines l’Islande notamment en période hivernale, je peux dire que je m’acclimate très bien ! Et pour être honnête, j’ai hâte de partir en Septembre !

Du point de vue culinaire, j’ignore ce qui m’attend bien que je connaisse déjà quelques spécialités qu’il me tarde de goûter sur place ! Et de reproduire à la maison aussi. La suite dans quelques mois !

N&C : Enfin pour finir, et pour mieux te cerner, j’aimerais connaître un détail de tes habitudes en cuisine (musique, tic, technique, etc.) ?

Laurence :  Si cela peut-être considéré comme une habitude, je ne supporte pas la présence de quelqu’un à me parler pendant que je cuisine ! La simple présence, d’ailleurs ! Je suis très zen quand je suis seule mais si je sens que l’on gravite autour de moi, j’aurais une légère tendance à stresser ! Pour le reste, rien de particulier.

Merci pour cette belle interview, Laurent.

A très bientôt.

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Merci à Laurence qui a accepté de nous inviter dans son univers poétique, tout en souhaitant préserver son anonymat. La blogueuse est en effet une passionnée qui fait passer son art avant sa personne. À noter que Laurence possède également un blog photographique (cliquez ici pour le visiter) qui détaille en clichés sa vie à San Francisco.

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